/ DESCRIPTION

"Les 4 Saisons" se contente pas d’illustrer un cycle naturel ; il condense l’essence même de la vie terrestre dans une abstraction organique, presque cosmique. Ce n’est pas une simple évocation poétique des saisons, mais un chant viscéral, un corps vivant où l’on sent la sève monter, les sols se craqueler, la pluie tomber, et la lumière mourir lentement. La toile déborde, ruisselle, palpite : on ne regarde pas "Les 4 Saisons", on y plonge, on y entre, on y vieillit. On y renaît.

Les teintes fauves et liquides, mêlées à des bleus profonds et des verts moussus, semblent surgir d’un magma ancien, comme si le tableau se souvenait d’un monde avant nous ou d’un monde après. Car derrière cette matière en transformation constante, il y a quelque chose de primitif et d’ultime à la fois. On pense à la naissance des continents, à l’érosion des montagnes, à l’effritement des civilisations. Gerber peint le passage du temps non pas comme un concept, mais comme une matière dense, fluide, insaisissable.

Et dans ce chaos vibrant, il y a une harmonie souterraine, presque sacrée. Ce n’est pas une saison après l’autre, mais les quatre en même temps, dans un éternel présent, comme si tout était toujours en train de commencer et de finir à la fois. C’est une vision du monde profondément non linéaire, presque animiste : les éléments y parlent, vivent, dialoguent sans cesse. Et c’est là que réside la force de cette œuvre : dans sa capacité à rendre visible l’invisible, à faire ressentir le monde non pas comme il est, mais comme il pulse.